Au non du père au Théâtre de Belleville

Connais-toi toi-même.

 Le spectacle peine à démarrer. Il prend tout son sens avec le questionnement sur l’attitude du père face à la demande d’affection de sa fille.

 Le jeu d’Anissa change, l’émotion est palpable. Même si on ignore ce qui relève de la réalité et de la fiction, on est sensible à la justesse de l’interprétation. Le rapport à la filiation est universel et on se met à la place de la protagoniste.

 On pense à David Hume, qui estime à juste titre que toute connaissance dérive de l’expérience sensible. On apprend en rencontrant les autres, en se confrontant à eux. Aller à la rencontre de son père, c’est aussi aller à la rencontre de soi-même. Oser affronter les conséquences de ses choix.

 Alors qu’en anglais, il n’y a qu’un mot pour désigner le savoir et la connaissance : knowledge, le français permet d’être plus précis. À l’école, on transmet malheureusement des savoirs alors qu’il serait beaucoup plus utile de transmettre des connaissances. La personne serait alors à même de prendre conscience d’elle-même.

 Au non du père en est l’illustration. La quête que l’on mène tout au long de savie est une quête de soi, de soi en tant qu’être humain parmi les autres. Les autres nous aident à nous connaître.

 L’interactivité du spectacle est bien mise en œuvre et on ressort ému de ce spectacle qui donne à réfléchir.

David Season, Les Chroniques d’Alceste