Deux pas vers les étoiles

 Autant l’écrire d’emblée : c’est la plus belle pièce que j’aie jamais vue. Tout est magistral. L’univers original est d’une poésie ineffable et surtout la scénographie de David Antoniotti est admirable, la direction d’acteur également, tout comme la chorégraphie signée Sarah Locar. Les trouvailles de mise en scène forcent l’admiration.

 L’amour à l’âge de dix ans est traité avec une finesse, une subtilité, une délicatesse jamais vues. Les interprètes, Manon Lheureux et Quentin Ballif, sont les personnages. Leur incarnation mérite tous les éloges. C’est rythmé, on est captivé à chaque seconde grâce à une interprétation qui atteint des sommets. C’est drôle et émouvant. Les sentiments des enfants sont transmis avec une profondeur inégalée.

 On est sous le charme à chaque instant et on n’arrive pas à croire qu’un spectacle aussi original, aussi bien écrit, aussi surprenant puisse exister. Cela tient du miracle du théâtre. Je n’en suis toujours pas revenu.

 Le petit garçon de dix ans, Junior, ne sait pas qu’il est épris d’une fille de son âge mais il sait qu’il veut devenir astronaute. Sa foi en son rêve est bouleversante et on perçoit l’importance de son rêve grâce aux dialogues savoureux. Le rôle de la petite fille qui ne le lâche pas d’une semelle est attendrissant. L’intensité dramatique va croissant. 

 La réflexion de ces enfants sur le monde des adultes nous renvoie à notre propre enfance, à nos rêves, à nos espoirs. On ressent de belles émotions à chaque instant. Ce spectacle est sans égal. Il sera ressenti différemment par les adultes et les enfants.

 Il illustre merveilleusement la phrase prononcée par Jean Gabin dans la chanson de Jean-Loup Dabadie, Maintenant je sais : 《C’que j’ai appris, ça tient en trois quatre mots, le jour où quelqu’un vous aime, il fait très beau, j’peux pas mieux dire, il fait très beau》

 Il reste encore une représentation au théâtre Darius Milhaud, mercredi 2 avril à 14h30.