
- Auteur : Ramon Pipin
- Avec : Ramon Pipin et ses musiciens
- Guitare : Brice Delage
- Clavier : Cyril Barbessol
- Batterie : Frank Amand
- Basse : Marc Perier
- Chœurs : Inès Damaris et Audrey SexyTruck
- Cuivres : Bertrand Auger et James Auger
- Cordes : Sous la direction d'Anne Gravoin, David Braccini, Jonathan Nazet et Caroline Boita
- Guest guitare : Jean Michel Kajdan
- Guest chant : Simone Grégoire, Jérôme Sétian et Sharon Glory
FABULEUX ! Un univers d’une profondeur, d’une poésie, d’une originalité comme je n’en avais jamais vu. C’est frais, drôle, émouvant, hors des sentiers battus. Ça swingue, ça emporte, ça fait sourire. On est bien avec Ramon Pipin, ses musiciens, ses choristes. Exit la bien pensance, Ramon Pipin est inclassable, il est toujours là où on ne l’attend pas et, pour peu qu’on n’ait pas l’esprit étriqué, on est impressionné, décontenancé mais ravi en définitive d’assister à ce moment d’éternité.
Ce que nous propose Ramon Pipin est un voyage ô combien dépaysant. Il nous livre ses réflexions singulières avec beaucoup d’esprit, un grain de folie, une bonne dose d’humour. Il ose être lui-même, on sent que ce qu’il exprime est ce qu’il ressent tout au fond de lui. Et ce qu’on découvre fascine d’autant plus qu’il est accompagné d’une pléiade de musiciens virtuoses, puis d’un quatuor fantastique lors de la seconde partie, et de deux merveilleuses choristes.
La mise en scène est exquise, on a les yeux rivés sur les artistes et on savoure l’instant. On bat la mesure. On est tellement admiratif de la prestation de haute volée que les deux heures de concert semblent filer à toute vitesse. Tous les titres séduisent ou peu s’en faut. C’est un festival : on n’est jamais au bout de nos surprises. On a l’impression d’être hors du temps, dans une autre dimension, où la musique est reine.
Ce concert improbable, où Ramon Pipin excelle dans tous les registres, il faut le vivre pour pouvoir concevoir qu’une telle créativité existe. Cette richesse insoupçonnée est offerte avec une libéralité qui fait le bonheur de chaque spectateur.
J’ai particulièrement apprécié la chanson sur le dimanche soir. Le poète Ramon Pipin nous charme par cette composition entraînante qui nous fait vibrer et nous enchante.
On se dit que Bacchus lui a fait don de l’inspiration ou bien, comme il l’explique dans une chanson d’une drôlerie irréstible, que le génie a toujours été dans sa famille.
Le morceau Pol Pot park est tristement d’actualité et ne manque pas de fantaisie pour autant. L’humour noir de Ramon Pipin séduit et alerte mais l’artiste ne cède jamais à la facilité. Qu’on adhère ou non à son univers, on ne peut que s’incliner devant ses compositions atypiques qui ne ressemblent à aucune autre.
La chanson sur l’idylle entre la révolutionnaire trotskiste et le rentier est un délice. Ramon Pipin séduit par son timbre de voix grave. Son style inimitable, sa satire, ses images, ses mélodies nous emportent.
Pour moi, ce fut une révélation. Une révolution se fit dans mon être. Qu’elles soient d’hier ou d’aujourd’hui, j’ai été conquis par ses compositions décalées, comme la chanson Ce que je pense ou encore Je joue de la guitare. Ses complices contribuent à rendre le concert inoubliable comme le guitariste hors pair Brice Delage qui est aussi un chanteur merveilleux, l’inimitable Jérôme Sétian, comédien chanteur et guitariste épatant ou encore la choriste, guitariste, qui a une voix magnifique. Tout est tellement abouti qu’il y aurait encore des pages à écrire pour rendre justice au Ramon Pipin Band.
Un concert avec tant de magie, tant d’éclectisme, ça vous transporte et on ressort émerveillé. Le caractère iconoclaste de certaines chansons fait un bien fou.
Bravo à toute l’équipe. C’est un concert qui restera gravé dans ma mémoire d’autant que tous les artistes, Ramon Pipin au premier chef, sont avenants. Ils ont les pieds sur terre alors qu’ils nous ont emmenés dans les étoiles et transmis tant de belles émotions. C’est prodigieux.
Publié le 6 avril 2025.
Au Café de la Danse et en tournée.

