Andromaque, mise en scène d’Alice Garrez

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Compagnie Les Neptuniens

 Alice Garrez offre aux spectateurs un spectacle exigeant. Les interprètes sont très justes. Ils sont tous habités. On est conquis par tant de virtuosité. On a l’impression d’être plongé au cœur de l’action grâce à une interprétation qui force l’admiration, en particulier s’agissant d’Alice Garrez qui fait vivre Hermione comme personne et à Marie Valentin en Andromaque qui fend le cœur du spectateur tant elle nous rend sensible à sa douleur. 
 
 Alice Garrez est vraiment époustouflante dans le rôle d’Hermione. Elle est Hermione. Tout est ressenti, elle défend son personnage avec beaucoup de talent. C’est admirable car elle donne à voir le personnage dans toute sa complexité. On sent une grande maîtrise.
 
 Les autres personnages sont campés de façon magistrale. Xavier Kutalian est un Pylade charismatique et Thierry Lemoine en Oreste captive l’auditoire de bout en bout. On sent sa folie dès le début et toute son émotion est palpable, c’est du très beau travail.
 
 La mise en scène d’Alice Garrez est exceptionnelle. Elle a su diriger les comédiens afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Le rappel des enjeux de la pièce au tout début est une belle idée qui fonctionne parfaitement. Le final est un sommet d’émotions. C’est sublime.
 
 J’ai été séduit par les décors, les lumières, les costumes, la musique et le naturel des comédiens. Ils transmettent beaucoup d’émotions à l’auditoire et on y croit, le texte de Racine est bien servi. C’est une réussite et il est appréciable de pouvoir assister à une représentation de ce niveau : les silences sont habités et le climat de la tragédie est restitué de façon remarquable.
 
 Encore un mot sur les autres interprètes.
 
 Simone Jadin en Cléone, la confidente d’Hermione, habite son rôle et réussit à exister et à captiver l’auditoire malgré la grande présence d’Alice Garrez. Son timbre est très agréable et elle est d’une rare justesse.
 
 Guillaume Millet incarne Pyrrhus avec une belle énergie. Il a beaucoup de présence.
 
 Julien Durosier incarne Phœnix avec brio.
 
  Juliette Bridier incarne Céphise avec une belle conviction. J’ai été sensible notamment aux expressions de son visage.
 
 J’ai passé un merveilleux moment lors de la représentation, où les corps sont présents et où l’émotion est intense.
 
 Un grand bravo à Alice Garrez ! À conseiller à tous les amoureux du théâtre et à tous les autres. Alice Garrez réussit à rendre accessible ce chef-d’œuvre de Racine grâce à une équipe inspirée, qui fait vibrer le spectateur. Un spectacle magnifique qui donne envie de se replonger dans Racine.

Publié le 22 mars 2025

Au Petit Manoir. De nouvelles dates sont prévues.

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Monsieur le photographe

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