
- Auteur : Clémence Partouche Ceyrac
- Mise en scène : Garance Legrou
- Avec : Clémence Partouche Ceyrac
Clémence Partouche Ceyrac a un beau timbre de voix, une belle présence et propose de belles réflexions sur l’existence. Son spectacle, loin des lieux communs, nous fait voyager. On est suspendu à ses lèvres tant son show est rythmé et nourri de son vécu.
Elle captive son auditoire de la première à la dernière seconde. Beaucoup de finesse dans son analyse de la condition d’artiste. Une mise en scène de très haut niveau, signée Garance Legrou.
Un spectacle personnel où elle campe avec maestria divers personnages et fait des imitations bluffantes comme celle de Jane Birkin. C’est mon passage préféré. Elle est tellement drôle qu’on rit à intervalles réguliers et d’autant plus volontiers que le propos n’est jamais trivial. On apprécie la satire de notre société.
La réflexion sur l’art, l’enfance, la différence est traitée avec subtilité. Clémence Partouche Ceyrac nous offre un spectacle sensible bien construit qui émeut, étonne. Sa maîtrise impressionne. Elle a tout pour briller sur d’autres scènes et conquérir un public encore plus large.
La nécessité de s’aimer soi-même est bien amenée et l’épisode de la disparition du père qui a prononcé une phrase difficile à interpréter m’a fait songer au magnifique Cendrillon de Joël Pommerat.
La portée philosophique du show séduit. Ce seule en scène pose des questions et chacun a la liberté d’apporter sa propre réponse. Une chose est sûre, ce spectacle ne laisse pas indifférent.
La faculté de s’emerveiller, de créer, qui caractérise les enfants et qui peut disparaître à l’âge adulte m’a fait penser au film de Milos Forman, Arizona Dream, où Jerry Lewis explique que le poisson qu’on aperçoit à la toute fin, voit un œil passer du même côté que l’autre quand il devient adulte. Il ne voit pas mieux pour autant, mais perd sa capacité à imaginer.
Faisons en sorte de cultiver l’artiste qui sommeille en nous, semble nous dire la comédienne, et elle a bien raison.
Un spectacle original, divertissant et salutaire.
Publié le 6 avril 2025.
Au théâtre Le Bout, un dimanche sur deux, à 17h.