
« le symbole des ingrats, ce n’est point le serpent, c’est l’homme. » CQFD.
Compagnie Les dentellières pourpres
A partir de six ans.
- Auteur : Yannick Nédelec
- Adaptation et mise en scène : Alice Blanché
- Avec : Clara Caillibot, Chloé Mear, Noé Giard, Astrid Lachapelle, Pierre Bouty, Lancelot Looten, Emmanuelle Goizé, Mélanie Beder, Élyne Simon, Martin Brett, Véronique Bret
- Création musicale : Pierre Bloch
- Responsable musicale : Maïlys Abraham
- Chorégraphie : Daphné Schlosser
- Scénographe/ Costumier : Damien Mouveaux
Un spectacle remarquable ! Une énergie folle !
La mise en abyme est particulièrement réussie. Nous sommes accueillis par la directrice d’une école de jeunes filles, formidable Emmanuelle Goizé, et sommes conviés à regarder le spectacle de fin d’année des élèves de feu Monsieur Joseph, déporté pour avoir caché deux enfants tziganes.
Emmanuelle Goizé a un charisme certain et une autorité naturelle. On y croit. Elle est la directrice. Tout sonne juste, son émotion est palpable en cette fin d’année scolaire 1945, deux ans après la disparition de Monsieur Joseph, professeur de musique qui a marqué à jamais ses petit élèves par son enseignement singulier, plus humaniste qu’on ne s’y attendrait.
Son souvenir est célébré à travers des compositions dynamiques, mais aussi déchirantes évoquant la guerre et ses victimes. On a le cœur serré tant les paroles sont délicates et les interprètes habités.
Cependant, c’est l’enseignement d’un professeur exceptionnel qui est évoqué, et la bonne humeur est de mise.
Les chansons entraînantes ne manquent pas, les chorégraphies inspirées non plus. Les regards sont expressifs. Les interprètes transmettent beaucoup d’émotion : c’est un groupe homogène duquel se détachent de fortes personnalités. Ils ont chacun une belle présence.
On sent qu’ils s’amusent, qu’ils donnent tout, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
La création lumière permet d’instaurer différents climats et sert le jeu des comédiens.
Le rythme est soutenu, on ne se lasse pas de profiter du spectacle. On aimerait parfois danser et chanter avec les comédiens dont le talent n’a d’égal que l’implication.
Un spectacle aussi abouti sur un thème aussi difficile à traiter force le respect.
Bravo à Alice Blanché et à toute son équipe, qui nous enchantent une heure durant.
Les plus jeunes spectateurs comme les plus grands étaient comblés. On passe un excellent moment avec ces comédiens chanteurs. Le public, venu en nombre, ne s’y est pas trompé.
Keep it up !

Publié le 24 octobre 2024
Modifié le 3 novembre 2024
Au Théâtre Clavel, tous les mercredis et dimanches à 16h.