Okilélé au Théâtre Pasteur

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Collectif Quatre Ailes.

Lutter contre l’adversité.

 La sensibilité de Damien Saugeon, qui joue le papa d’un petit de cinq ans, est extraordinaire. On éprouve de la tendresse pour son personnage qui veut rassurer sa progéniture, rejetée.

 Le papa, au même âge, a éprouvé ce même sentiment de rejet au sein de sa propre famille. Pourtant, il s’en est sorti.

 Le point de départ retient l’attention : on s’intéresse à la façon de lutter contre l’exclusion d’une personne, ce qui constitue une mise en abyme puisque l’histoire que raconte son papa à son petit garçon évoque justement ce thème.

 La scénographie est particulièrement étudiée. Aucun temps mort. Les aventures du petit Okilélé captivent. L’imaginaire des enfants est sollicité, et les plus grands se replongent dans leurs souvenirs d’enfance. L’adaptation de Frédéric Chevaux est une réussite éclatante, sublimée par la mise en scène inspirée de Michaël Dusautoy.

 Okilélé devient le prénom du nouveau membre d’une famille car tout le monde le trouve laid ; cela rappelle Gargantua, déformation de l’expression prononcée par son père, Grandgousier, Que grand tu as ! ( le gosier)

 Tout de suite, le petit Okilélé est mis à l’index et se réfugie sous l’évier pour avoir la paix. Il apprend, grâce à un objet de son invention, que quelqu’un a besoin de lui. Un petit personnage, figurant Okilélé évolue d’écran en écran, les jeux d’objets surprennent les enfants et les plus grands également, les objets semblent se mouvoir tout seuls.

 Il y a beaucoup de poésie. Okilélé entame une quête initiatique, vient en aide à un éléphant avant de communier avec la nature et d’apprendre le langage des arbres, des oiseaux…

 Et il rend un fier service à quelqu’un qui en avait bien besoin.

 Ainsi, chacun a sa place, chacun est utile, et il ne faut pas se laisser abattre. Cet appel à la résilience, présent en filigrane, est émouvant.

 Le final est poignant. Damien Saugeon a l’art de conter de belles histoires. On est conquis.

Publié le 10 juillet 2025

Au Théâtre Présence Pasteur, à 9h30.

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