Paradoxes, tribulations d’adultes en terrain ado

Photo : Ernesto Timor
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La 56ème

 La pièce porte sur les adolescents et offre une regard pertinent sur la société dans laquelle nous vivons. On sent que le travail des comédiennes est nourri de leur expérience et d’une étude poussée sur l’école, les parents, les jeunes, les médias.

 Le parti pris de faire rire est une manière de dédramatiser la crise d’adolescence dans un monde en crise perpétuelle. La perte de repères, l’angoisse des parents sont finement traités. Les comédiennes incarnent avec brio des personnages qui nous semblent familiers.

 On se prend à rire de situations du quotidien comme ce qui relève ou non de l’acte de lire. Des sujets plus grave comme l’importance des rêves sont traitées avec un humour salvateur qui incite à se poser des questions. La quête du sens est au centre de la démarche des comédiennes qui n’imposent aucune vérité. À nous de trouver la nôtre. L’intellect du spectateur est sollicité tout au long de la pièce et on ne cesse de s’intéresser à ce qui se passe sur scène. L’art des interprètes y est pour quelque chose. Le duo fonctionne bien et on ne décroche jamais car rien n’est gratuit.

 Les politiques ne sont pas épargnés avec leur décision d’instaurer Parcoursup, qui stresse aussi bien les enfants que leurs parents : Mimile et Pipeau sont l’archétype du politicien sans conscience, ressemblant à un adolescent attardé et cela suggère en creux que ceux qui dénigrent tant la jeunesse ont refusé de grandir.

 Un portrait féroce de la société qui suscitera immanquablement le débat. On passe un très bon moment grâce à un texte de qualité et des interprètes habités.

Publié le 8 mars 2025

À la SACD puis en tournée.

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