
Les exaltées
- Auteur : Émilie Alfieri
- Mise en scène : Sébastien Mortamet
- Avec : Émilie Alfieri
- Régisseur lumières : Nicolas Douchet
Faut-il être mère pour se réaliser ?
Émilie Alfieri aborde la difficulté d’être mère avec un talent peu commun. La mise en scène signée Sébastien Mortamet force le respect. Jouant tour à tour mères et filles, elle est épatante. Sa palette de comédienne éblouit. Son spectacle est un des plus aboutis qu’il m’ait été donné de voir.
C’est mon plus grand coup de cœur du festival d’Avignon 2025.
On sent une immense maîtrise en même temps qu’une émotion à fleur de peau. Le texte est exigeant, à la hauteur de l’interprétation de haute volée. Beaucoup d’humour, une finesse certaine dans la conception. Une incarnation tout en nuances. Point de poncifs mais des situations quotidiennes où deux droits s’affrontent, comme dans la tragédie. L’auditoire est invité à réfléchir à des questions de fond : chacun se projette. On s’identifie aux personnages, on ne décroche pas une seconde.
Le thème de l’éducation est traité avec une profondeur rarement vue au théâtre. L’idée de suivre une famille sur trois générations s’avère pertinente.
Les questions existentielles sont abordées avec acuité. Tout sonne juste. On est admiratif de la performance de la comédienne qui fait exister une galerie de personnages avec une facilité déconcertante. Elle transmet beaucoup d’émotions au point de faire couler les larmes de spectatrices.
Les hommes se retrouvent eux aussi dans les situations évoquées : la difficulté de faire les bons choix pour sa progéniture parle à chacun, parent ou non. Les spectateurs ressortent bouleversés.
On sent une grande maturité chez cette jeune comédienne. Les idées de mise en scène sortent de l’ordinaire et donnent un cachet particulier à ce seule en scène. Le fait de prendre à partie l’auditoire, censé représenté la bonne société, est un moment marquant de la pièce.
Un chef-d’œuvre qui émeut et interroge. Une performance hors du commun.
Publié le 14 juin 2025
Au Théâtre des Lila’s à 16h, relâche le mercredi.