
- Auteur : Antonin Passavy
- Mise en scène : Antonin Passavy
- Avec : Bérénice Bala ou Valérie Naouri, Thaïs Laurent et Antonin Passavy
Antonin Passavy a écrit une pièce extrêmement bien construite, avec des personnages truculents. C’est un plaisir d’assister à la performance des comédiens, qui servent le texte on ne peut mieux.
La réflexion sur l’intelligence artificielle est d’une finesse rare. Le sens du comique de l’auteur et metteur en scène est incroyable. On rit d’un bout à l’autre et on admire le jeu des interprètes. Ils incarnent avec brio différents personnages.
Le passage de l’émission de radio opposant un écrivain philosophe à un P.D.G. de la haute technologie est un ravissement. La présentatrice du débat est très drôle dans ses interventions et les réactions des protagonistes sont hilarantes. En observateur avisé de son temps, Antonin Passavy montre à quel point l’exercice du débat peut tourner court, les situations incongrues qui se produisent dans les directs et ce, en forçant à peine le trait.
Les trois comédiens sont impressionnants. Chacun passe d’un rôle à l’autre avec une aisance déconcertante, le rythme est effrenée, cela va parfois à trois cents à l’heure pour le plus grand plaisir des spectateurs.
La philosophe pince-sans-rire, incarnée par Thaïs Laurent, séduit. La célibataire qui déclame des poèmes à tout propos, interprétée par Bérénice Bala, amuse. Le clou du spectacle est le robot Sigismond, merveille de technologie, incarné avec bonheur par Antonin Passavy lui-même, qui obéit au doigt et à l’œil et peut faire office de soupirant pour les personnes en quête de l’âme sœur.
Les mimiques de l’acteur, ses différentes attitudes sont fantastiques. On y croit. On est passionné par l’intrigue : la célibataire découvrira-t-elle le pot aux roses ?
La distribution homogène contribue au plaisir du spectateur. Les retournements de situations inattendus suscitent le rire et la réflexion. Jamais le thème de l’intelligence artificielle n’avait été traité avec autant d’acuité.
Cette pièce fait voyager et on ne voit pas le temps passer. Elle pose les enjeux de la technique et offre un divertissement exceptionnel.
C’est une pièce fascinante qu’on aimerait revoir encore et encore tant elle est légère et profonde à la fois. C’est du très beau travail. Les spectateurs sont comblés. De surcroît, les artistes sont accessibles et sympathiques.
Publié le 7 mars 2025.
À la Comédie Montorgueil, les jeudis et dimanches, à 19h30 et 19h15 respectivement.