Massacre à la princesse à la Comédie Montorgueil

 Une pièce prenante avec des princesses qui sont sorties de leur univers pour arriver dans celui moins reluisant de la dure vie d’aujourd’hui. On comprend dans ces conditions qu’elles ne soient pas tout à fait normales.

 Les trouvailles de scénographie sont réjouissantes. Les rebondissements ravissent le spectateur, parfois pris à parti. Les comédiennes jouent avec les conventions du théâtre, déjouent les codes. C’est un régal. L’épisode de la boîte de nuit est particulièrement réussi. Les spectateurs deviennent des proies et la pauvre Blanche-Neige semble complètement à la masse.

 Les références abondent. Le rythme est soutenu. Les travers de notre société sont dénoncés de façon subtile. Les gags sont irrésistibles. Une pièce parfois osée qui captive le spectateur et dont les héroïnes sont les comédiennes qui montrent l’étendue de leur talent dans un beau décor avec des personnages Disney. L’intrigue est originale : qui veut la peau des princesses ? La fin inattendue est désopilante.

 Mon passage préféré est celui avec la petite sirène, incarnée par Virginie Stref. Célia Chabut offre une mise en scène de haut niveau et un texte de qualité qui enthousiasme chaque spectateur, pour peu qu’il ait les références et le sens de l’humour. Une pièce où on s’amuse sans cesse avec des comédiennes douées et qui donnent de leur personne. Elles sont par ailleurs charmantes après la représentation et on peut repartir avec une photo souvenir.

 Le théâtre fait savoir, à raison, que cette pièce est interdite aux moins de 14 ans.