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Recommandé pour les scolaires et les adultes indistinctement.
Compagnie Le Pan Théâtre
- Auteur : Joëlle Fossier Auguste
- Mise en scène : Joëlle Fossier Auguste
- Avec : Joêlle Fossier Auguste
- Collaboration artistique, montage son et vidéo : Elisabeth Schweitzer
- Avec les voix de Hugo Givort, Hervé Bellon, Gilles Dumenil
Joëlle Fossier Auguste est flamboyante. Son texte est d’une exigence exceptionnelle, et fait honneur aux écrits d’Olympe de Gouges. Elle est tellement habitée, elle a les convictions d’Olympe de Gouges si chevillées au corps que le doute n’est pas permis : elle est Olympe de Gouges.
On sent qu’elle a à cœur de défendre la liberté quel qu’en soit le prix.
La mise en scène est sobre et on est emporté par les envolées lyriques, par la verve, la fougue, la volonté farouche de combattre l’oppression de la femme, des noirs, des êtres humains en général et même des animaux, livrés à la barbarie des Hommes.
Son regard bleu et profond saisit le spectateur. On a l’impression de revivre l’histoire tant l’interprète a de talent.
C’est l’un des plus beaux spectacles qu’il m’ait été donné de voir en ce début d’année.
On savoure d’autant plus la performance impressionnante de Joëlle Fossier Auguste qu’on est familier avec l’œuvre de la Révolutionnaire, la dramaturge méconnue, qui fut proche du marquis de Condorcet : cet esprit clairvoyant qui jugeait nécessaire l’instruction des filles dans son Esquisse d’un tableau historique de l’Esprit humain.
La représentation est vivante car tout respire la passion, le dévouement, l’abnégation pour servir des idéaux qui sont plus importants que la vie même de la citoyenne Olympe de Gouges. Les dialogues sont savoureux et la comédienne a l’art de camper plusieurs personnages.
C’est un spectacle qui stimule la réflexion et que je recommande à tous les enfants à partir du CM2.
Cette pièce en dit beaucoup sur Olympe de Gouges, mais aussi sur la condition de la femme, la société patriarcale et les excès de la Révolution.
En digne fille des Lumières, l’auteur veut faire comparaître les dirigeants et ses accusateurs devant le tribunal de la raison. Son vibrant plaidoyer convainc et persuade.
Si elle ne fléchit jamais, elle prône la modération et souscrit au juste milieu cher à Aristote.
Il y a matière à réfléchir et à faire réfléchir dans ce texte si bien écrit et si bien incarné.
Olympe de Gouges ne renonce jamais, elle est un exemple de courage pour l’humanité.
On a le cœur qui bat en entendant cette combattante farouche de la liberté. Son histoire éclaire ses écrits.
Les échanges entre le gardien de la Conciergerie et elle s’intègrent parfaitement à l’œuvre et contrastent avec les moments d’introspection.
La mise en scène subtile, les différents éclairages, la sobriété du décor servent la composition magistrale de la comédienne.
L’interprète, avec le concours de sa collaboratrice artistique Élisabeth Schweitzer, rend justice à cette héroïne que l’on aimerait avoir connue.
Une pièce de théâtre intense comme on en voit peu.
Publié le 12 février 2025.
A la Divine Comédie tous les mardis à 19h30 et les samedis à 15h