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Quatre mains

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    Inspiré de faits réels.

    Inspiré de faits réels.

    La spirale – cie Jean Boillot

     Un très beau texte servi par deux interprètes habités. On a l’impression de vivre l’histoire des protagonistes, sensation renforcée par les lumières et la participation du public à plusieurs moments clefs.

     Le jeu d’Aline Le Berre est extraordinaire. Elle est lumineuse et son interprétation intense de l’élève prodige Aline séduit l’auditoire. Elle a une voix agréable qui porte, ce qui contribue au plaisir du spectateur.

     Aline Le Berre incarne une élève de conservatoire qui étudie le piano tandis qu’Elios Noël interprète un élève qui étudie dans la même classe qu’Aline mais son apprentissage paraît laborieux. Naturellement, Elios Noël est plus effacé mais il a une belle présence. Le duo est bien assorti. Les deux élèves se retrouvent trente ans plus tard, à l’invitation de Jean, ami de conservatoire qui étudiait la harpe, devenu metteur en scène.

     Les retrouvailles des deux amis sont l’occasion de se remémorer les instants marquants de leur jeunesse et par conséquent leurs années de conservatoire. Les échecs prennent, comme souvent,  le pas sur les réussites. Les espoirs, l’amitié, l’amour, ces thèmes sont présents également. Les lumières tamisées de temps à autre créent un climat propice aux confidences, voire aux aveux. Tout est délicat dans la mise en scène, ce qui fait que pendant tout le spectacle, les spectateurs retiennent leur souffle, on apprécie l’écoute quasi-religieuse, preuve ,s’il en fallait, que le public est réceptif. Le temps semble suspendu le temps de la représentation.

     La dramaturgie est d’autant plus appréciable qu’on se retrouve au cœur d’une comédie policière. En effet, Jean réunit ses deux amis par le moyen d’une carte postale et reste dans l’ombre, on se demande où il se cache, à quel moment il va surgir.

     Il demande à ses amis de reprendre leur travail inachevé au conservatoire de Nice, à savoir terminer de jouer une des fantaisies en fa majeur de Schubert. La tension dramatique est appréciable et Aline Le Berre et Elios Noël se révèlent aussi bons comédiens que pianistes, ce qui n’est pas une mince affaire. On est bercé par la musique qui ponctue les scènes.

     La mise en scène, d’une sobriété exemplaire, permet de se projeter en arrière et de repenser à nos belles années, surtout quand on a fait un conservatoire. Cependant, tous ceux qui ont pratiqué une activité artistique ou sportive un peu intensive se retrouveront dans cette histoire, dont les dialogues sonnent justes et touchent au cœur le spectateur.

     Cela est d’autant plus vrai que trois spectateurs sont sollicités pour jouer de petits rôles et que certains spectateurs sont amenés à prendre la parole pour faire part de leur relation à la musique.

     En définitive, un spectacle marquant, d’une rare intensité.

    Publié le 24 septembre 2024.

    En tournée.

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